Colombiana

Petite avant-première ce soir, pour découvrir Colombiana. Un film qui me tentait bien après la bande-annonce vue en boucle pendant le festival du cinéma. Avec la jolie Zoe Saldana au casting, ça pouvait donner un bon petit film d’action… Verdict ?

Synopsis via Allociné: 

1992. Colombie. Cataleya, 9 ans, assiste au meurtre de ses parents. Échappant de justesse au massacre, elle se réfugie aux États-Unis, chez son oncle Emilio, un gangster.

15 ans plus tard, elle travaille pour lui comme tueuse à gages. Elle signe ses meurtres d’une orchidée dessinée sur le torse de ses victimes : un message à l’intention des assassins de ses parents. Car Cataleya est bien décidée à aller jusqu’au bout de sa vengeance… quitte à perdre tous ceux qu’elle aime.

 

Le film est le reflet parfait de son pitch : simple et prévisible. On pouvait penser à une situation basique de départ pour mieux la détourner, la renverser, pour surprendre le spectateur. Ici, c’est tout le contraire qui a été fait : jamais on ne sort des sentiers battus, Colombiana n’est qu’une histoire de vengeance comme en ont déjà été servies des centaines. La patte française ?

C’est particulièrement visible sur le traitement que subit le personnage de Cataleya : oui, la tueuse à gages est une femme. Ramenons donc tous les poncifs du genre : on verra donc Zoe Saldana se balader en petite tenue tout le long du film ( oui, le shorty est très pratique pour tuer, même sans poche), elle aura droit à ses deux traditionnelles scènes de bain/douche (une de chaque pour ne pas décevoir l’attentif spectateur), à celle de nage (avec des requins messieurs dames !), à sa petite romance et ses séquences émotions jusqu’aux larmes… Je veux bien qu’on aille voir un film d’action pour en prendre pleins les mirettes (y compris profiter de la plastique de la comédienne principale), mais il y a une limite au recyclage. Et l’ensemble du film est scénarisé sur le même schéma.

Tout « s’explique » quand on fait un peu attention au générique. En effet, Colombiana est une production EuroCorp, la société de Luc Besson, scénariste ici. Et elle porte à mon sens les mêmes défauts que toutes leurs dernières productions d’action. On veut livrer ici une histoire de vengeance, il faut donc accumuler le maximum de références/scènes emblématiques de ce genre de film. D’où la scène de prison, dans laquelle la tueuse se fait enfermer pour abattre sa cible; d’où la scène d’introduction qui recycle une énième fois le concept de Yamakasi/Parkour  dans les rues de Bogota (à laquelle on ne croit absolument pas d’ailleurs); d’où l’assaut final contre la villa du big-boss. Mais comme souvent, le résultat d’un empilement d’idées n’est pas un bon film, même si ici, le tout est étrangement cohérent.

Par contre, on ne peut que reconnaître que les productions EuroCorp savent y faire avec les scènes d’action : sans être inventives (une fois de plus), elles donnent l’impression d’être maitrisées et que le réalisateur sait où il va. On pardonnera même les ralentis et les changements d’angle trop fréquents tant ces scènes sont plaisantes à regarder. La scène d’assaut finale est d’ailleurs très bien tournée, dense et explosive. Mais livrer ces séquences de façon plus brute, avec moins de ces artifices, aurait rendu le film meilleur à mon gout.
Colombiana évite aussi de même de tomber dans certains pièges: si romance il y a, elle n’est pas développée, ne dénaturant pas le personnage. Les séquences émotion sont courtes et vite expédiées, on ne s’attarde pas dessus de façon lourde.

J’attends tout de même le moment où ce stade du divertissement sera dépassé pour donner des films d’une autre envergure, et où Besson ira de nouveau tourner  lui-même une pépite comme Le Grand Bleu ou Le Cinquième Élément.

Coté interprétation, le résultat est très satisfaisant. Zoe Saldana est terriblement crédible dans ce rôle et livre une prestation agréable, Cliff Curtis (vu dans Sunshine et Die Hard 4 entre autres) aussi. Le reste du casting est composé d’acteurs souvent aperçus dans des séries TV, qui s’en sortent bien eux aussi. Mention spéciale à Amandla Stenberg, qui joue Cataleya jeune avec beaucoup de cœur, hormis cette scène de poursuite dans les rues de Bogota.
Au niveau de la bande son, on alterne entre classiques musiques d’ambiance et vieilles chansons latinos, rien de bien transcendant dans l’ensemble, et à la limite du cliché. Comme le reste du film.

Colombiana n’est pas un mauvais film, mais juste une suite de séquences maintes fois vues au cinéma. Un blockbuster estival taillé pour la saison qui permet de passer un bon moment entre amis, mais rien de plus. Malheureusement.