Rocketbirds : Hardboiled Chicken

Albatropolis, un pays habité de volatiles et dirigé d’une main de fer par un régime totalitaire de pingouins. Hardboiled Chicken, un coq de combat équipé d’un jetpack, fera tout pour assassiner Putzki, le leader maléfique des pingouins… Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne fait pas dans la dentelle.

Rocketbirds: Hardboiled Chicken n’est rien d’autre que la suite à destination du PSN du jeu sur navigateur Rocketbirds: Revolution! Il reprend ainsi le même univers d’origine bien barré, tout en introduisant de nouveaux personnages et de nouvelles missions. Dans la forme, on reste dans un jeu d’action plate-formes très classique : à la manière d’un vieux Flashback, le jeu se compose de différents écrans fixes, le joueur passant de l’un à l’autre par les bords. Bien entendu, il n’est pas rare de trouver plusieurs niveaux, obligeant le joueur à changer d’étage, puis à rebrousser chemin pour aller chercher un item nécessaire à l’avancée.

Le classicisme se fait sentir jusque dans le gameplay : bien que très rigide (le perso ayant une certaine inertie), le jeu se prend en main sans trop de soucis. Peu d’actions en définitive, on ne sort jamais vraiment du combo tir/roulade/saut/ascenseur/pousser de caisses dans les phases à pied. Il est bien possible de se cacher dans les zones d’ombre pour échapper aux ennemis, mais cela tient surtout du gadget à mon sens. Quelques items, comme les Brain Bugs, font furieusement pensé à l’Odyssée d’Abe, puisqu’ils permettent de prendre possession d’ennemis. Par contre, les quelques phases en jetpack sont elles particulièrement jouissives : nerveuses, demandant un minimum de skills, du vrai shoot en bonne et due forme. Un jeu plutôt bien maitrisé dans la forme, même s’il ne montre que peu d’originalité, mais qui fait clairement penser aux grandes références passées.

C’est dans le fond que le jeu montre toutes ses qualités : graphiquement, le jeu est vraiment beau pour une production téléchargeable, avec sa patte dessin animée très réussie. Une vraie ambiance de film d’action se dégage ainsi du titre, avec ses gerbes de sang lors des gunfights et ses magnifiques arrières plans qui évoluent en même temps que le joueur, rendant les tableaux fixes plus dynamiques. Les environnements en intérieur étant beaucoup moins colorés, ils ont tendance à un peu se ressembler, mais avec la tonne de détails qui les habillent (affiches de propagande, tableaux…), l’effet « niveaux clonés » est bien atténué. Le character design est aussi très bon, les personnages bien détaillés ayant un charisme certain. Le jeu est aussi bourré de petites cut-scenes de qualité qui illustrent l’action, font avancer l’histoire par de nombreux flashbacks et apportent beaucoup à l’immersion, étant réalisées elles-aussi façon dessin animé. Le tout est habillé de musiques aux tonalités rock très entrainantes, et de dialogues en anglais (sous titrés en français, mais avec pas mal de fautes) assez bien interprétés dans l’ensemble.

Bien sûr, le jeu n’est pas exempt de défauts. L’aventure est vraiment courte, il ne faut pas énormément de temps pour atteindre la fin du jeu en ayant débloqué bon nombre de trophées. UN gros point noir, même si on prendra sans doute beaucoup de plaisir à refaire le jeu de temps en temps (surtout qu’un mode coop’ est présent pour vivre l’aventure à deux) comme tout shooter 2D un peu bourrin qui se respecte. Car oui, l’autre « défaut », c’est l’IA absolument débile : même si cela renforce le coté « James Bond qui s’infiltre dans une base et fait de la chair à saucisse de tout ce qu’il rencontre » (ouf!), le challenge n’est vraiment pas très relevé, les ennemis se jetant n’importe comment sur vous quand ils ne se laissent pas tuer bêtement, et n’importe quel joueur devrait pouvoir assister à la fin du jeu sans trop de soucis.

Rocketbirds : Hardboiled Chicken est un jeu plutôt sympathique, et qui mérite d’être découvert. Pour 8,99€, on passe un bon moment à dessouder du pingouin, en grande partie grâce à l’univers très travaillé.

Merci à Xawow de m’avoir permis de tester le jeu, j’espère que la chronique te plaira !