Real Steel

Difficile de ne pas penser à Transformers et à Rocky en lisant le pitch, avec ces robots boxeurs dont l’esthétique générale rappelle instantanément le blockbuster made in Bay. Le tout était de savoir si Real Steel allait réussir à s’en démarquer ou à seulement devenir une vulgaire copie de ces deux films…

Synopsis (via Allociné):

Dans un futur proche, la boxe a évolué pour devenir un sport high-tech.

Charlie Kenton, un ancien boxeur, a perdu toute chance de remporter le championnat depuis que les humains ont été remplacés sur le ring par des robots d’acier de 900 kilos et de 2,40 m de haut. A présent, il n’est plus qu’un manager minable qui utilise des robots bas de gamme fabriqués à partir de pièces de récupération. Il gagne juste assez pour survivre d’un combat à l’autre. Lorsque Charlie touche le fond, il accepte à contrecœur de faire équipe avec son fils Max, qu’il a perdu de vue depuis des années, pour construire et entraîner un champion.

Dans l’arène où tous les coups sont permis, les enjeux sont plus élevés qu’ils ne l’ont jamais été. Contre toute attente, Charlie et Max ont une chance, une seule, de faire leur grand retour…

 

Comme bon nombre de productions à gros budgets, Real Steel ne doit pas compter sur son scénario : hyper convenu, on sait où l’on va dès le début du film. Combats, parcours classique du père qui a abandonné son fils et qui petit à petit désire se racheter, « méchant » qui sera forcément puni, rien n’est épargné au spectateur. On sait qu’après les premières défaites viendront les victoires, et que le duo de choc fera son petit bonhomme de chemin après avoir réussi à s’entendre (promis, je ne spoile rien du tout, tellement tout est archi-convenu et prévisible). Pire, le tout baigne dans un sentimentalisme excessif et lourd du début à la fin, à tel point que l’on se demande à certains moments si on n’est pas en train de regarder le téléfilm TF1 du samedi après-midi. Etant une production Touchstone (et donc Disney), on pouvait s’y attendre, mais le géant américain nous avait habitué à un peu plus de finesse ces dernières années.

Mais Real Steel n’est pas un mauvais film pour autant. Malgré le nombre incalculables de clichés qui s’empilent, le film a une véritable force : réussir à créer une ambiance qui fait « vraie ». Le long-métrage a ainsi le bon goût d’éviter de jouer sur le coté SF, laissant plutôt le spectateur entrer dans un univers réaliste, où les robots ont plus l’air d’être de grosses marionnettes télécommandées que de véritables machines à tuer. Pas de technologie sur-développée, pas d’armes spectaculaires pour impressionner le public, juste de l’huile et des câbles électriques pour donner le spectacle.

En rayant la mention « blockbuster peu crédible », on obtient donc un ensemble plutôt bien rythmé, qui arrive à alterner scènes sur ring et scènes plus calmes (mais trop larmoyantes, oui, j’ insiste..) sur un tempo très juste et assez agréable à suivre, les temps morts étant absents, les 2h07 du film passant à toute allure. Ces scènes de combat, revenons-y : en multipliant les protagonistes (Charlie possédant lui-même 3 engins dans le film), et les décors (du stade high-tech aux rings des bas-fonds pour des combats illégaux), on évite la monotonie de suivre encore et encore le même héros, vainquant tous ses adversaires les uns après les autres. Plutôt bien fichues dans l’ensemble, cherchant un juste milieu entre violence et affrontements chorégraphiés, on retrouve l’esprit qui a fait le succès de Rocky, avec des duels percutants où rien n’est jamais joué, même si dans l’ensemble le coté très manga du héros qui se relève toujours est un peu trop présent, même s’il est justifié par le statut du robot Atom.

Toujours à l’aise dans le rôle du pauvre type un peu bourru, Hugh Jackman livre ici une prestation très honorable, comme la quasi totalité du casting. Sans jamais en faire trop, il est parfaitement crédible en ex-boxeur, son charisme y étant pour beaucoup. Mais il se fait surtout voler la vedette par le jeune Dakota Goyo, qui crève l’écran dans son rôle, avec une justesse incroyable pour son age, encore plus dans un personnage à l’impact dramatique limité. Le duo Jackman/Goyo fonctionne vraiment, et arrive même à être émouvant lorsque les dialogues ne sont pas trop caricaturaux. Une jolie trouvaille à laquelle le film doit énormément, les vannes et les répliques comiques y étant pour beaucoup.

Après un début très calme et avec une histoire bien gérée malgré un scénario assez faible au premier regard, la scène finale est un vrai bonheur, où l’on vibre vraiment pour les deux héros (voire trois si on compte la machine). Piochant une bonne idée de plus à Rocky, on évite l’ending plein de pathos (enfin !!!) pour une fin qui tombe d’un coup, presque au coeur de l’action. Le film est presque à voir juste pour cette scène, réellement prenante.

Sans être une merveille, Real Steel est suffisamment prenant pour être un bon divertissement. Malgré sa (trop) grosse dose de bons sentiments, on passe un excellent moment devant cette production.