Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne

Tintin, c’est le premier amour de ma jeunesse, celui que je dévorais à 6 ans pour apprendre à lire et dont je coloriais l’intérieur des pages de garde (comme je le regrette maintenant !). Tintin, c’est aussi la série animée au générique inoubliable qui me permettait d’aller me coucher plus tard le mardi soir, et qui me faisait rêver devant toutes ses aventures d’une qualité extraordinaire. C’est dire si le personnage a été important dans mon amour de la bande dessinée. Donc quand j’ai entendu parler d’une nouvelle adaptation du reporter belge au cinéma, j’ai eu vraiment peur du résultat que cela pouvait donner, bien qu’elle soit supervisée par Spielberg et Jackson themselves.

Et ce n’est pas le trailer qui m’avait rassuré : l’adaptation s’orientait vers un mélange de plusieurs aventures, prenant des morceaux par ci par là pour créer une histoire, au risque de se mettre les puristes à dos. Pire, techniquement, les visages des personnages, pourtant agréables, perdaient le charme et la naïveté du dessin animé d’antan au profit d’un certain réalisme. Une grosse déception qui m’a presque convaincu de ne pas le voir pour ne pas gâcher les souvenirs de mon enfance, mais j’ai finalement craqué.

Synopsis (via Allociné):

Parce qu’il achète la maquette d’un bateau appelé la Licorne, Tintin, un jeune reporter, se retrouve entraîné dans une fantastique aventure à la recherche d’un fabuleux secret. En enquêtant sur une énigme vieille de plusieurs siècles, il contrarie les plans d’Ivan Ivanovitch Sakharine, un homme diabolique convaincu que Tintin a volé un trésor en rapport avec un pirate nommé Rackham le Rouge.

Avec l’aide de Milou, son fidèle petit chien blanc, du capitaine Haddock, un vieux loup de mer au mauvais caractère, et de deux policiers maladroits, Dupond et Dupont, Tintin va parcourir la moitié de la planète, et essayer de se montrer plus malin et plus rapide que ses ennemis, tous lancés dans cette course au trésor à la recherche d’une épave engloutie qui semble receler la clé d’une immense fortune… et une redoutable malédiction. De la haute mer aux sables des déserts d’Afrique, Tintin et ses amis vont affronter mille obstacles, risquer leur vie, et prouver que quand on est prêt à prendre tous les risques, rien ne peut vous arrêter…

 

Au final, on se trouve avec un excellent film d’animation : si l’histoire s’éloigne pas mal des deux aventures d’origine (Le crabe aux pinces d’or et Le secret de la Licorne), le tout est suffisamment cohérent pour ne pas trop déstabiliser les « anciens » et pour ravir les « petits nouveaux ». Certains personnages disparaissent de l’intrigue originelle alors que d’autres voient leurs rôles changés, histoire de ne pas trop surcharger l’ensemble, mais on retrouve quand même bon nombre de têtes connues : les Dupondt sont fidèles à eux-même et assurent la caution humoristique de l’aventure, Haddock, bien que moins colérique que d’habitude, garde son tempérament d’alcoolique et de cracheur de jurons. Au coté d’un Tintin extrèmement fidèle à la bande dessinée, et d’un Milou un peu plus absent de la deuxième partie du film, on tient un excellent casting, qui devra s’employer face à une belle bande de méchants.

Ce choix de regrouper deux intrigues en une s’avère même plutôt payant, permettant à l’histoire d’être très variée sur un plan géographique et de multiplier les environnements, tout en ayant un rythme enlevé proche de la bande dessinée. De nombreuses références à d’autres aventures de Tintin sont d’ailleurs présentes, y compris dans un fantastique générique. Pour le film, de Bruxelles au pont du Karaboudjan, en passant par les vastes étendues sableuses marocaines, il y a de quoi en prendre plein les mirettes. Les compositions musicales sont du même tonneau : variées et entrainantes, elles participent magnifiquement à l’ambiance et permettent de conserver ce ton très BD que le graphisme perdait un peu.

Parlons-en de la technique : en dehors du problème des visages déjà abordés, et auxquels on s’habitue finalement très rapidement, le reste est vraiment impressionnant. Fluide, l’animation atteint une qualité rarement montrée, et prouve que la motion capture a encore de bon jours devant elle. On en vient presque à oublier que c’est un film d’animation que l’on regarde. Certains effets de décor, comme les tissus ou le sable sont vraiment réussis aussi. Malheureusement encore servie par une 3D qui ne sert à rien, à part assombrir des décors pourtant très lumineux, difficile d’attaquer cette aventure d’un point de vue technique.

C’est finalement ce « trop réalisme » qui m’a un brin gêné, j’aurai aimé un film plus proche du dessin animé, de ses origines, certainement à cause d’un brin de nostalgie. Mais pour être honnête, j’ai vibré comme un petit garçon et je ne peux que recommander la vision de ce nouveau Tintin. Pire, j’en attends même la suite !