Star Wars : Jedi Knight : Dark Forces II

Un jour Steam aura ma peau. Ce n’est déjà pas une bonne idée de me laisser acheter des jeux sur un coup de tête direct depuis mon canapé sans passer par la case magasin, et les promotions/soldes agressives n’aident pas beaucoup à être raisonnable. Mais si en plus, la plate-forme de Valve se met à jouer sur la corde sensible de la nostalgie avec de plus en plus d’oldies (enfin, de jeunes oldies quand même), je suis foutu. Voici donc comment j’ai craqué pour un joli pack de jeu Star Wars il y a quelques semaines, pour pouvoir rejouer au mythique Jedi Knight qui a habité mon enfance, cette époque où je jouais (attention révélations embarrassantes) aux FPS entièrement au clavier, avec les touches fléchées et non pas les mythiques ZQSD et en utilisant la touche CTRL pour tirer…

Sorti en 1997 si j’ai bonne mémoire, débarqué sur mon PC l’année suivante, Jedi Knight était l’un des rêves de tous les gamins de l’époque : un jeu dans l’univers de Star Wars, qui reprenait un univers mythique qui n’avait pas encore connu la nouvelle trilogie, un FPS permettant de tuer du Stormtrooper par centaines (même si finalement un tas d’autres ennemis sont présents) et surtout l’espoir de pouvoir enfin se battre au sabre laser like a boss. Objectifs réussis tant le jeu est bon. Mais plongeons un peu plus en détail dans ce FPS à mon sens marquant : vous incarnez Kyle Katarn, ex  mercenaire-contrebandier qui a rallié l’Alliance Rebelle (le vol des plans de l’Etoile Noire, c’est lui) et qui était déjà le héros du premier épisode (car oui, Jedi Knight est sous-titré Dark Forces II). Possédant une affinité certaine avec la force, Kyle devra faire face à l’assassinat de son père et deviendra Chevalier Jedi pour le venger. Mais dans l’ombre, le meurtrier s’est entouré d’autres Jedi Noirs pour conquérir la Vallée des Jedi, un ancien temple doté d’une puissance incommensurable capable de détruire l’Univers.

Évacuons tout de suite l’aspect graphique du soft : aujourd’hui il a énormément vieilli, et il devient très difficile d’y jouer dans des conditions acceptables. Pourtant je ne pense pas faire partie des râleurs du type « Le jeu est moche donc c’est tout pourri » mais il faut bien avouer que les jeux de la période 1995-2000, avec l’apparition de la 3D et ses persos taillés à la serpe et aux textures dégoulinantes ont pris un sacré coup et ne sont plus très agréable visuellement, comparés à la génération précédente surtout. Sinon le jeu était plutôt joli pour l’époque, avec des levels qui arrivaient à se renouveler suffisamment pour que l’on ait envie de continuer sa progression dans le jeu, parfois un brin sadique avec quelques sauts assez compliqués (en tout cas quand on a 10 ans) et avec une difficulté assez importante elle aussi. Cette époque à la difficulté « tout ou rien » était d’ailleurs assez sympathique quand on y repense, avec ses productions qui pouvaient se faire les doigts dans le nez lorsque d’autres mettaient vos nerfs en compote. Bref, l’enrobage était bon dans sa globalité, avec une certaine recherche dans le level design.

Sinon, le genre en lui même était classique au possible : un FPS découpé en une vingtaine de niveaux ultra linéaires et dirigistes où il était bien dur de se perdre, où l’on partait d’un point A pour aboutir à un point B uniquement pour faire avancer le scénario. Aucune quête annexe ou détour à la Duke Nukem avec des objets indispensables à rechercher, ici on fonce tout droit et dans le tas. L’arsenal est d’ailleurs représentatif de ce fait : on ne retrouve que de l’archi connu, du blaster simple ou fusil à répétition, en passant par le simili lance roquettes et le détonateur thermal. La seule véritable innovation est par contre une énoooorme innovation : très tôt dans le jeu, Kyle retrouve le sabre laser d’un ami de son père, permettant de modifier le gameplay de façon assez sympathique. Il devient parfaitement simple de jongler entre blaster pour éliminer le gros des troupes et sabre laser surpuissant pour couper les survivants, un vrai pied intégral. Surtout que cela s’accompagne d’une vraie trouvaille (désactivable) : lorsque le sabre laser est équipé, la vue première personne devient une vue troisième personne permettant de mieux voir l’action et rendant le carnage plus vivant. Plutôt pratique. La maniement de l’arme emblématique des Jedi s’accompagne bien évidemment d’une gestion des pouvoirs de la Force : des étoiles sont à débloquer durant les stages et à répartir entre différentes actions : neutres avec des pouvoirs plutôt passifs permettant d’accroitre ses sauts et sa vitesse, du coté clair qui permet l’activation d’un bouclier ou de se régénérer, et du coté obscur avec des pouvoirs bien plus offensifs pour électrocuter et étrangler tous ces vilains chasseurs de primes.

Jeu LucasArts des 90’s, on a évidemment le droit à un excellent background pour toute cette aventure. En dehors d’un scénario plutôt commun, mais qui révèle un certain nombre de surprises et deux embranchements différents, le soft marque un grand coup en proposant des scènes cinématiques entre TOUS les niveaux. Quelque chose d’assez exceptionnel pour l’époque déjà, encore plus quand on découvre que toutes sont filmées avec de vrais acteurs ! Un véritable mini-film à l’intérieur du jeu, avec des maquillages très réussis qui laissent des souvenirs impérissables et un Kyle Katarn très vanneur, véritable condensé de Han Solo et de Luke Skywalker qui deviendra un personnage essentiel de la mythologie. Des transitions parfaites pour un jeu des plus réussis.

Véritable référence dans le monde FPS à l’époque qui se verra dotée d’une très bonne extension par la suite, Jedi Knight est un jeu à absolument découvrir. S’il a très mal vieilli visuellement, l’aventure vaut encore aujourd’hui le coup d’être vécu